Intelligents, curieux, sensibles : voici qui sont les enfants surdoués, comment les reconnaître et à qui s’adresser pour qu’ils grandissent dans un environnement adapté.
Qui sont les enfants surdoués ?
Les enfants surdoués sont avant tout des enfants : ne les imaginez pas comme des petits Einstein intéressés uniquement par des calculs complexes et diplômés à 10 ans. Ils ne sont pas des enfants prodiges, mais possèdent un haut potentiel cognitif.
Extrêmement vifs, curieux, réceptifs, sensibles, capables de saisir chaque nuance de leur environnement et de leur vécu. On pourrait penser que posséder quelque chose “en plus” est une grande chance, mais cela peut devenir un obstacle si cette “différence” n’est pas rapidement reconnue.
Les enfants surdoués, ou HPI, ont un quotient intellectuel bien supérieur à la moyenne, souvent supérieur à 130, et parfois même au-delà de 160 pour les plus doués. Ce sont des enfants très profonds, sensibles, complexes et émotifs, avec un mode de pensée ‘arborescente’, différent de la pensée linéaire plus commune dans la population.
Ces caractéristiques sont innées et ne sont pas le fruit de l’éducation ou de la stimulation par les parents, bien que le bon contexte puisse clairement aider les enfants surdoués à développer au mieux leurs capacités et à vivre avec ce qui, en fait, est une ‘différence’. Les enfants surdoués ne sont pas nécessairement les premiers de la classe, leurs caractéristiques ne coïncident pas toujours avec de bons résultats scolaires.
Comment reconnaître les enfants surdoués ?
Les enfants surdoués se reconnaissent par leur curiosité remarquable et leur extrême sensibilité émotionnelle, ce qui leur permet de saisir rapidement les nuances des différents contextes, des personnes, des discours.
Ils sont très rapides dans la compréhension, et sont ‘intenses’ à vivre pour tous les adultes qui interagissent avec eux. Parfois, ils ont des intérêts peu communs et sont intrigués par les grandes questions de la vie dès leur plus jeune âge.
À l’école, il peut arriver qu’ils terminent les exercices plus rapidement et s’ennuient ensuite, pouvant ainsi causer des perturbations en classe. Leur cerveau fonctionne à un rythme différent, avec un apprentissage non seulement plus rapide, mais aussi qualitativement différent. Malheureusement, la société et l’école tendent à favoriser l’homogénéité plutôt qu’à encourager la diversité. Les enfants surdoués s’adaptent facilement, rendant leur différence difficile à repérer.
Reconnaître ces enfants n’a pas pour but d’en faire des petits génies, mais de garantir leur bien-être émotionnel et de les aider à s’intégrer avec les autres. Si la surdouance est associée à une autre différence (comme l’autisme), cela peut être encore plus difficile à reconnaître, on parle alors de double exceptionnalité.
Avant 2-3 ans, il est difficile de les identifier car elles ne coïncident pas nécessairement avec une précocité du développement moteur ou du langage. Un enfant qui commence à marcher très tôt n’est pas forcément plus intelligent. À partir de 3 ans, les caractéristiques deviennent plus visibles, mais c’est surtout à partir de 5 ans qu’elles se manifestent clairement.
Enfants surdoués et résultats scolaires : sont-ils tous des petits génies ?
Absolument pas. En général, les enfants surdoués montrent un intérêt particulier pour certaines disciplines : l’art, la musique, l’informatique, les mathématiques. Cependant, ils ne brillent pas forcément dans toutes les matières. L’intelligence est fluide, par exemple, un enfant peut exceller en mathématiques tout en ayant une production verbale limitée. Il peut également y avoir des pics et des chutes de performance.
L’obstacle principal reste le manque de reconnaissance de leurs caractéristiques, ce qui est malheureusement fréquent. Leur mode de fonctionnement étant différent de la moyenne, une approche pédagogique classique peut être inadéquate pour beaucoup d’entre eux.
Dans ce cas, ils risquent non seulement d’avoir de mauvais résultats, mais aussi de quitter l’école en croyant qu’ils ne sont pas à la hauteur et en se sentant incompris. Le taux d’abandon scolaire chez les enfants surdoués dépasse 50 % à partir du collège.
À qui s’adresser pour aider les enfants surdoués à grandir sereinement ?
Il est important de consulter un expert : un neuropsychiatre infantile ou un psychologue spécialisé dans ce domaine (bien qu’ils soient peu nombreux en France). Si l’enfant est reconnu comme surdoué, il faut demander à l’école de mettre en place un parcours adapté.
Malheureusement, peu d’écoles et d’enseignants sont préparés à cela. Le manque de reconnaissance de la complexité des enfants surdoués n’est pas seulement un préjudice pour leur croissance : c’est une grande perte pour la société entière, car ils sont une ressource précieuse pour tous.
En comprenant et en soutenant les enfants surdoués, nous pouvons les aider à développer pleinement leur potentiel et à devenir des adultes épanouis et contributeurs à la société.
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